Créé le : 10/07/2018
En 2017, le secteur ASD a été marqué par un regain d’activité en matière de fusions-acquisitions et l’aéronautique civile a drainé la majorité des transactions (en valeur). Les acteurs ont besoin de gagner en masse critique, de s’internationaliser et de développer de nouvelles compétences. Dans un marché en forte croissance, ces acquisitions permettent de rationaliser les outils industriels par le partage de bonnes pratiques, de rechercher des complémentarités contre-cycliques (ex : aftermarket), ou de développer des solutions innovantes par l’intégration de sous-systèmes.
Cette tendance aux rapprochements des grands acteurs se poursuit en 2018 avec notamment l’entrée en vigueur du partenariat stratégique entre Airbus et Bombardier, auquel Boeing et Embraer viennent de répondre tout récemment par la prise de contrôle de la division aviation civile du brésilien Embraer, valorisée 4,75 milliards de dollars (4,06 milliards d'euros), dans le cadre de la création d'une coentreprise détenue à 80% par le constructeur américain1, ou encore le rachat du belge Asco par Spirit Aerosystems.
Mais les grands donneurs d’ordres ne s’arrêtent pas là et ont également décidé de racheter des sous-traitants de manière à mettre un peu plus la pression sur leur supply chain et maitriser les coûts.
Dans ce contexte concurrentiel accru et malgré les efforts faits par l'ensemble du secteur au cours des dernières années, l'écart continue en effet de se creuser entre les attentes des grands « donneurs d'ordres » (avionneurs et grands équipementiers) et les performances de leurs fournisseurs. Un déficit de compétitivité qui pourrait exclure des appels d'offres, à terme, 50% des petits sous-traitants français et allemands, selon une étude récente du cabinet de conseil Kea & Parners [1]. 50% des entreprises étudiées ont un « niveau de maturité insuffisant » pour satisfaire aux exigences de leurs grands clients alors qu’elles n'étaient que 40% dans cette situation en 2013. Beaucoup d'entreprises ont clairement un problème de taille critique. Mais si la consolidation bat son plein parmi les grands équipementiers, les nécessaires regroupements tardent encore à se réaliser à l'autre extrémité de la chaîne, pour des raisons diverses, liées au manque de financement, aux réticences des dirigeants souvent familiaux, mais aussi par manque de disponibilité face aux impératifs du quotidien.