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Recherche : les grappes d’entreprises innovantes sortent de leurs territoires - une interview de Jean-Loïc Carré, Directeur, Nogentech

Autres transports
22/11/2010

Le club d’entreprises Nogentech a su mobiliser les aides locales, nationales et européennes. Il fait aussi partie des 42 premières grappes d’entreprises choisies par la Datar. Objectif : développer la technologie dans les zones rurales en accompagnant des PMI.

À défaut de mettre les villes à la campagne, comme le suggérait le facétieux Alphonse Allais, on peut certainement tenter d’y développer de la technologie. C’est ce que s’efforce de faire avec beaucoup de volontarisme le club d’entreprises Nogentech.

Association loi 1901 créée en 1999 à l’initiative d’industriels de Nogent (Haute-Marne), elle a peu à peu étendu son réseau dans le département. En 2006, a commencé une nouvelle aventure avec la construction du Pôle technologique de Haute-Champagne. Ce pôle d’excellence rurale, labellisé par la Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale (Datar), a pu mobiliser quelque 7,5 millions d’euros de différentes sources nationales, locales et européennes pour bâtir un pôle de technologie autour de la mécanique et des matériaux dans le département.

La carte de la technologie

Ce n’est pas tout ! En mai 2010, à la suite d’un autre appel à projets lancé par la Datar, voici Nogentech promue au rang de « grappe d’entreprises ». Les grappes (francisation de l’anglais « cluster »…) sont principalement constituées de TPE et de PME, travaillant sur un champ d’activités complémentaires, avec un fort ancrage territorial. De même que pour les pôles d’excellence rurale, la motivation de la Datar avec ces structures est de participer à l’aménagement du territoire en jouant ici la carte de la technologie. Le premier appel à projets a retenu 42 grappes d’entreprises, dont une demi-douzaine centrées sur la mécanique. le deuxième a doublé cette première promotion.

L’intérêt ? « Il est bien évidemment de mobiliser des financements pour son fonctionnement », dit Jean-Loïc Carré, directeur de Nogentech. Avec les différentes aides Nogentech dispose ainsi d’un budget de plus de 300 000 euros. Et surtout, poursuit-il, « être estampillé ‘grappe d’entreprises’ nous donne une grande lisibilité au niveau national, voire européen, ce à quoi peut difficilement prétendre une simple structure locale. C’est important à la fois pour obtenir des financements et pour monter des projets ».

Un réseau local

Capitalisant sur son passé, la grappe Nogentech compte déjà une soixantaine de membres. Ils y contribuent moyennant une cotisation (qui représente moins de 10% du budget de la grappe). En retour, les membres bénéficient du soutien de la structure. Elle peut, par exemple, organiser la présence sur des grands salons ou aider les PME dans le recrutement. Surtout, elle ambitionne de jouer le rôle d’interface entre les industriels du bassin et les grandes structures comme les pôles de compétitivité pour ce qui concerne la R&D. Une PMI peut imaginer un sujet de recherche et Nogentech l’aidera à trouver d’autres partenaires et à monter son financement.

C’est le cas notamment avec un programme qui vise à l’introduction de puces RFID dans des produits en métal. Inversement, Nogentech peut être à l’origine d’un programme de recherche collaboratif et recruter dans le département, et au-delà, les PMI et labos susceptibles d’y participer. « Nous sommes une structure de réseau qui décharge les PMI locales et leur permet d’aborder sereinement l’innovation », ajoute Jean-Loïc Carré.

Nogentech, en tout cas, ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Devenue « cluster », la voilà qui a franchi une étape supplémentaire en juin 2010 en lançant l’idée d’un « méta-cluster » interrégional spécialisé dans le médical avec le Pôle des technologies médicales (PTM) de Saint-Etienne et celui des Microtechniques de Besançon. Peu avare de nouveaux termes, elle contribue à mettre en place un « proto-cluster » autour de Belfort-Montbéliard, avec comme référent le pôle de compétitivité matériaux « Materalia », chacun apportant les réseaux internationaux de ses partenaires.

Le terreau de la campagne haut-marnaise semble décidément fort propice à l’initiative technologique !

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