Note de veille - Marché aéronautique : focus sur les technologies et jeu des acteurs

Créé le : 16/02/2021

  • Confronté à une crise inédite Airbus a réussi à livrer 566 avions en 2020, 300 de moins qu’en 2019. Les livraisons d'avions commerciaux ont chuté de 34% en 2020, ramenant le constructeur à son niveau de 2012. L’impact sur le chiffre d'affaires total du groupe Airbus est important puisque l'activité avions commerciaux générait près de 80% des recettes avant la crise. Côté commandes aussi la baisse est importante avec 268 avions une fois prises en compte 115 annulations.
  • Pour Boeing les chiffres sont alarmants. Le constructeur américain a livré 157 appareils en 2020 soit une baisse de 59% qui vient après une autre baisse de 53%. En 2 ans, le bilan de Boeing a fondu de près de 650 appareils. Boeing n’avait pas connu un tel bilan depuis plus de 20 ans, le conduisant à près de 12 milliards de dollars de pertes. En termes de commandes le bilan est encore pire. Boeing a décroché 184 commandes brutes mais avec les 511 annulations de commandes pour le 737, le bilan s’établit à -471 commandes en 2020. 
  • La crise sans précédent du secteur a conduit à l’abandon de plusieurs projets de fusion et/ou rachat, les entreprises préférant se concentrer sur leurs propres activités.
  • Elle a aussi conduit à une accélération de la transition environnementale mais avec des stratégies diverses : Airbus s’est ainsi engagé à mettre en service l’un de ses trois concepts reposant sur l’hydrogène comme principale source d’énergie d’ici 2035. Boeing, en revanche, a décidé d’accélérer le déploiement des carburants durables d’aviation, ou SAF (sustainable aviation fuel), en promettant que d’ici 2030 tous les avions qu’il vendra seront certifiés pour fonctionner entièrement sur ces carburants dérivés de résidus de cultures ou d’autres matières premières, plutôt que le mélange 50/50 approuvé jusqu’à présent par l’organisme de normes ASTM International.
  • D’après une étude menée par le cabinet de conseil Oliver Wyman, la flotte commerciale mondiale devrait revenir à son niveau de début de 2020 en 2024 avec 28 000 appareils en service, puis continuer à progresser jusqu’à 34 500 appareils en 2030, une estimation inférieure de 4500 avions à celle réalisée début 2020, soit l’équivalent de 2,5 années de production perdues. On ne devrait pas retrouver le niveau de production de 2018 avant 2025, le temps d’absorber les surplus de productions n’ayant pas été livrés.