Impact du Covid-19 sur la filière aéronautique - Note de veille

Créé le : 14/04/2020

La situation est inédite. Outre Airbus qui l’a fait savoir officiellement, les autres grands donneurs d’ordres français de l’aéronautique que sont Safran, Dassault Aviation et Daher ont tous mis leurs usines françaises à l’arrêt temporairement à partir du mercredi 18 mars et ce jusqu’au vendredi 20 mars. Objectif : adapter les postes de travail pour assurer la santé des salariés et mettre en place de nouvelles règles d’hygiène. Depuis toutes les usines ont repris la production avec des horaires aménagés et des rythmes de production revus à la baisse.

Pendant ce temps, dans d’autres pays (Allemagne, Etats-Unis), les arrêts de production touchant les activités non essentielles devraient se prolonger jusqu’à fin avril ou début mai. Mais il est difficile de dire aujourd’hui, si de nouvelles prolongations ne seront pas décidées.

L'industrie aéronautique va être très fortement touchée car le trafic aérien de passagers va diminuer en 2020 et 2021, voire 2022 avant de retrouver un niveau normal. Cela aura un impact majeur sur la commande de nouveaux avions, mais aussi sur la maintenance, l'autre pilier de ce secteur. Si moins d'avions volent, les besoins en maintenance sont considérablement réduits. Au-delà des acteurs industriels et de services de la filière, surtout cette reprise d’activité dépendra aussi en grande partie des compagnies aériennes en grande difficulté comme les constructeurs et leurs sous-traitants. Les compagnies aériennes estiment l’impact du Covid-19 à 250 milliards de dollars sur un chiffre d’affaires annuel de près de 894 milliards de dollars.

Alors que la société était déjà fragilisée, Aequs Aerospace qui a 3 sites en France, est d'ores et déjà en situation de cessation de paiement suite à la baisse brutale de ses activités depuis le 23 mars.

Si Airbus a d’ores et déjà réduit sa production d’un tiers pour plusieurs mois, les cadences devraient être révisées tous les mois et la production aéronautique mondiale pourrait être réduite de moitié, soit le niveau atteint en 2005. La demande du secteur aéronautique ne devrait pas se rétablir avant 2022 ou 2023 et la demande en monocouloirs se rétablira probablement plus vite que celle en gros porteurs.

Par ailleurs, alors que l'activité tourne au ralenti la plupart des grands donneurs d'ordres aéronautiques ont décidé de supprimer le versement des dividendes et de participer à l'effort de « guerre » en transportant des masques, en produisant des respirateurs ou encore les visières de protection …