Augmenter la productivité tout en protégeant l'environnement, une gageure pour l'industrie du machinisme agricole qui doit conjuguer amélioration des performances et de la précision du matériel avec réduction des émissions et économie des ressources. Au programme : électrification, carburants alternatifs et automatisation.

Un drone cueilleur de fruits d’une précision et d’une maniabilité exceptionnelles, capable d’interagir physiquement sans dommage avec le feuillage, et fournissant des données sur la récolte en temps réel. Le Flying Autonomous Robot de Tevel est sans doute un des plus probants exemples de l’avancée des engins autonomes dans l’agriculture présentés dans le dossier de veille « Retour sur l’Agritechnica 2023 », où l’on trouve d’autres solutions automatisées conçues pour pallier la pénurie de main-d’œuvre et soulager les travailleurs des tâches pénibles et monotones. A commencer par Karl, le robot-chenille de Kuhn et sa herse rotative intelligente, ou le VTE 3.0, robot de terrain multitâches né de la collaboration entre Krone et Lemken, qui adapte son travail à la nature du sol et de la végétation et qui est capable de se débrouiller seul en cas de dysfonctionnement. Même les engins de taille plus modestes s’automatisent : robots mobiles Naïo Technologies pour le désherbage, robot de tonte Scarabaeus pouvant fonctionner en autonomie plusieurs jours, tracteur électrique MK-V de Monarch Tractor qui conjugue autonomie et propulsion alternative, autre tendance de fond explorée dans ce dossier.

Car la nouvelle motorisation agricole se veut plus sobre, plus propre et adopte pour cela des propulsions alternatives au diesel. Si l'électrification gagne les tracteurs et les chariots télescopiques, le poids, la capacité et l’autonomie des batteries limite son usage aux machines légères de puissance modeste, pour les cultures spécialisées ou les activités confinées non intensives (Solis SV26, Case IH Farmall 75C Electric…). Des solutions à base de biométhane (tracteur T7 207 New Holland), d'éthanol (John Deere) et d’hydrogène (engin de manutention JCB) se développent, mais c’est le HVO (Hydrotreated Vegetable Oil, huile végétale hydrotraitée), aux propriétés quasi identiques au diesel conventionnel, qui demeure le plus prometteur des carburants alternatifs. Et si pour le moment, le tracteur hybride semble un bon compromis (Claas eHybrid, Argo REX4, Merlo Turbofarmer 40.7 Hybrid), l’objectif des motoristes est de proposer des moteurs capables de fonctionner indifféremment avec plusieurs carburants moyennant des adaptations mineures, à l’image du concept Cursor-X de Cummins, des modules à adapter sur le bloc moteur selon le type de carburant disponible dans le pays ou la région du client.

Toutes ces innovations et bien d’autres sont à retrouver dans le détail dans le dossier de veille « Retour sur l’Agritechnica 2023 » téléchargeable gratuitement en deux parties, sur notre site, rubrique Mécathèque.