Du broyage des aimants permanents à la capture des ions par des bactéries modifiées, certaines techniques innovantes de recyclage des métaux critiques sont déjà opérationnelles ; d’autres encore à l’état d'étude.

Raréfaction des ressources, concentration des gisements, dépendance industrielle : le recyclage des métaux critiques s’impose comme une réponse stratégique encore inégalement déployée selon les filières et les technologies, indique le dossier de veille « Recyclage des métaux critiques et stratégiques ».

Certains procédés industriels sont déjà bien engagés. En France, le démonstrateur MagREEsource produit 50 tonnes d’aimants permanents recyclés par an, à partir de matériaux broyés et fragilisés par hydrogène, et le projet Caremag (Carester/Solvay) vise la récupération de terres rares comme le néodyme ou le praséodyme à partir d’aimants usagés, avec un rendement supérieur à 90 %.

Du côté des déchets électroniques, WEEECycling sépare cuivre, or, platine ou palladium par combinaison de procédés mécaniques, thermiques et chimiques, avec une empreinte carbone jusqu’à 2000 fois inférieure à l’extraction minière. En Belgique, Valomet (Veolia) récupère jusqu’à 250 kg de métaux critiques pour 100 tonnes de cendres d’incinération.

D’autres solutions sont proches d’un déploiement industriel. Le projet AGeLi (Eramet/Électricité de Strasbourg) mise sur l’extraction directe de lithium géothermal, avec un objectif de 10 à 15 % de la demande française dès 2030, et un bilan carbone quasi nul grâce à l’énergie récupérée. Aux USA, Membrion développe une technologie membranaire électro-céramique capable d’extraire lithium, nickel ou cobalt des eaux industrielles tout en permettant la réutilisation de 98 % de l’eau traitée. En Chine, un procédé électrochimique permet de recycler le lithium des batteries tout en capturant le NO₂ issu des gaz d’échappement industriels, avec un rendement de 97 % sans émission ni déchets.

Certaines voies en sont encore au stade exploratoire : bactéries modifiées capables de capter les ions de terres rares par un mécanisme proche de la fermentation (REEgen) ; concentration des éléments stratégiques contenus dans les boues rouges par réduction plasma à l’hydrogène ; transformation des liqueurs noires issues de la papeterie en matériaux carbonés.

Le dossier de veille « Recyclage des métaux critiques et stratégiques » est disponible sur notre site, rubrique Mécathèque.