À partir d’un corpus d’articles scientifiques et de brevets identifiés entre 1975 et aujourd’hui, une étude rend compte des évolutions de cette technologie à travers le monde : qui s’y intéresse ? Depuis quand ? Pour quels secteurs d’application ? Avec quelles spécificités ?

C’est fou tout ce qu’on peut apprendre de l’analyse statistique des articles scientifiques et des dépôts de brevets sur les tendances d’une technologie, ses réseaux de collaboration et ses applications ! Si on considère les alliages à mémoire de forme (AMF), on s’aperçoit que, si le premier article date de 1982, les publications décollent vraiment en 2010, avec plus de 300 documents scientifiques publiés chaque année depuis. Globalement, si tous les pays s’intéressent aux AMF depuis 1997, la Chine, qui publie intensivement depuis 2003, est à l’origine de 32,2 % des articles scientifiques et de 42 % des brevets, ce qui en fait le premier pays déposant de brevet au monde.

Depuis une vingtaine d’années, le titane, le nickel, l’aluminium sont les matériaux les plus étudiés dans les documents scientifiques consacrés aux AMF, suivis de près par le cuivre. Sur la même période, l’évolution du nombre de publications sur l’utilisation des matériaux stratégiques dans les AMF, principalement le manganèse, le graphite et le cobalt, s’explique par leur utilisation dans le développement de produits magnétisés. Le volume des publications dédiées ces dix dernières années aux applications dans les domaines du médical, de l’aérospatial, de l’automobile et du bâtiment reflète l’intérêt croissant porté à ces marchés où les AMF sont le plus présents.

Et la France dans tout ça ? Comment se situe-t-elle vis-à-vis des autres pays ? Le dossier de veille « alliages à mémoire de forme » apporte aussi des éléments de réponse sur ces questions. Il est disponible en téléchargement (accès réservé) sur notre site, rubrique Mécathèque.