Le projet Sidcof vise à développer plusieurs technologies permettant de suivre à distance l’état de santé des conduites forcées de barrages hydroélectriques. Il rentre très prochainement dans une phase de test grandeur nature.
C’est l’heure du test en grandeur nature pour le projet Sidcof (Système innovant de diagnostic de conduites forcées). Pendant 6 mois, les partenaires de ce projet labellisé par les pôles de compétitivité Pôle Eau et Tennerdis vont utiliser en conditions réelles à la centrale hydroélectrique des Moulins, en Savoie, deux dispositifs inédits qu’ils ont développés pour assurer la surveillance des conduites forcées sans intervention humaine.
Mesurer à distance
Assurer le maintien en conditions opérationnelles des conduites forcées devient souvent complexe lorsque les conduites forcées des centrales hydroélectriques sont inaccessibles et susceptibles d’être endommagées par des glissements de terrain (impacts de pierres et déformations excessives). Envoyer des personnels sur place pour effectuer des campagnes de mesures est alors une opération lourde, voire impossible en saison hivernale.
Porté par l’ingénieriste Setec, le Cetim, l’intégrateur robotique Sub C Marine, le chaudronnier ETE et l’exploitant de parc hydroélectrique Soréa, le projet Sidcof compte pallier ces difficultés avec le développement de plusieurs systèmes innovants de surveillance des conduites.
Le premier consiste à assurer un monitoring des conduites à l’aide de capteurs placés à demeure sur les conduites soit en permanence, soit périodiquement pour détecter l’apparition de défauts. En charge de cette partie du projet, le Cetim a sélectionné deux méthodes : la mesure de déformation locale par des extensomètres autonomes et communicants, basés sur la technologie de capteurs « couches épaisses » mise au point par le Centre de ressources en mécatronique du Cetim à Annecy (Haute-Savoie), et la détection de défauts par émission acoustique (EA). Placés tous les 30 à 50 mètres environ, ces capteurs EA « écoutent » les bruits et les vibrations à des fréquences ultrasonores dans les conduites. Un prétraitement local des données permet de détecter la présence de chocs et de fuites dans la tuyauterie et de localiser ces défauts à un mètre près. Pour les deux types de capteurs, les informations sont envoyées sans fil directement à un système de supervision qui peut prévenir le personnel de la centrale hydroélectrique en cas d'urgence.
Le deuxième dispositif, développé par Sub C Marine, est un robot immergeable de nouvelle génération portant un système de contrôle d’épaisseur par ultrason conçu et intégré par le Cetim dans le cadre du projet et capable d’évoluer dans des canalisations de diamètres restreints.
Une période de tests intensifs
Installés prochainement sur un tronçon de plus de 300 mètres des conduites forcées (diamètre nominal : 500 mm) de la centrale hydroélectrique exploitée par Sorea, les dispositifs de surveillance à distance mis au point doivent être utilisés pour la surveillance de l'installation pendant plusieurs mois. Cette phase de validation des prototypes ouvrira ensuite la voie à leur industrialisation.