L’entreprise Protection des métaux a été le chef de file français du projet européen Ionmet. Pascal Négré explique tout le bénéfice tiré d’une telle participation.
Cela défie l’entendement. Les projets de recherche européens ont toujours été considérés comme peu propices aux PME. Trop lourds, trop complexes… Et voilà Protection des Métaux (PM), une PMI de 25 personnes qui non seulement participe à l’un d’entre eux, mais … s’offre également le luxe d’en être le chef de file, côté français ! On croit rêver.
Après cinq années de travaux, le projet Ionmet vient de s’achever. Il ne réunissait pas moins de 31 entreprises, dont une douzaine de PME parmi lesquelles PM. Objectif : la mise au point de solvants ioniques pour le traitement de surface. Budget : 12 millions d’euros, dont 7 financés par la Commission européenne.
Un cash flow positif
Pascal Négré ne laisse aucun doute sur l’intérêt de s’engager dans un projet européen : « d’abord, évidemment, il y a le financement de la Commission qui atteint désormais jusqu’à 75% pour les PME, soit, dans notre cas quelque 300 000 euros sur les 500 que nous avons investi dans Ionmet ».
C’est d’autant plus intéressant que la manne financière arrive avant que la recherche ne commence, ce qui fait que l’entreprise se trouve toujours en situation de cash flow positif. Le second point est tout aussi décisif : « le regroupement de nombreuses entreprises, centres de recherche et universités sur un projet commun, permet de répartir les tâches en fonction des compétences et, ce faisant, d’envisager des recherches qu’il n’est même pas imaginable d’effectuer seul… à moins d’être très riche et de disposer d’énormément de temps ».
Le programme Ionmet se traduit d’ores et déjà par des avancées significatives pour Protection des Métaux. L’entreprise propose à ses clients certains traitements de surface alternatifs effectués grâce aux liquides ioniques qui offrent une meilleure qualité et s’affranchissent totalement de produits toxiques.
Une mobilisation
Cela ne nous dit pas comment une entreprise de petite taille peut être amenée à jouer un rôle de premier plan dans un tel programme. En fait, la première participation de PM à un programme européen date de plus de quinze ans. « Nous avions été contacté pour participer à un projet. Chemin faisant, nous en sommes devenu le pilote, côté français », poursuit Pascal Négré.
Accompagnée à plusieurs reprises par le Cetim, l’entreprise y a pris goût. Elle a participé, avant Ionmet, à plus d’une quinzaine de programmes européens dans deux domaines clés : l’amélioration du traitement de surface et la protection de l’environnement. Pascal Négré a même fondé son entreprise, IPM², pour conseiller les PME qui souhaitent s’insérer dans de tels programmes et ne disposent pas en interne de la structure pour le faire.
Les principaux obstacles sur ce chemin ?
« Il faut commencer par bien comprendre les règles de la Commission, ce qui demande une étude sérieuse, notamment pour présenter les dossiers correctement, prévient Pascal Négré. Et il faut savoir convaincre de l’intérêt d’une recherche, car la Commission ne distribue pas son argent à l’aveuglette. »
Mais surtout, « il faut oser faire le premier pas et s’organiser pour libérer le temps nécessaire ». Une telle participation est évidemment très chronophage. Tous les trimestres, des réunions mobilisent les participants pour faire le point sur l’avancement de la recherche. Elles durent parfois plusieurs jours, sans compter le temps du déplacement quand elles ont lieu à l’étranger. C’est une réelle mobilisation, quand le projet dure plusieurs années.
Ionmet est achevé, mais PM est aujourd’hui active dans trois projets du Framework Programme 7 (FP7, la nouvelle terminologie remplaçant PCRD) : Surfenergy (optimisation de l’énergie dans le traitement de surface), Ecometre (Récupération écologique des métaux) et Nanocoat (Dépose de revêtements nano structurés par des méthodes compatibles avec la protection de l’environnement).
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