La mécatronique est une opportunité pour les mécaniciens car elle permet de doter les produits de fonctionnalités nouvelles. La démarche impose néanmoins de faire dialoguer entre eux les mécaniciens, les électroniciens et les informaticiens et d'utiliser une méthodologie d'approche « globale » pour réaliser des solutions innovantes.
D'abord mise en œuvre à travers ses applications automobiles, la mécatronique se développe dorénavant dans l'ensemble du secteur mécanique. Selon Laurence Chérillat, déléguée générale d'Artema (le syndicat des Industriels de la Mécatronique), la mécatronique constitue une réelle opportunité de développement pour les fabricants de transmissions, de vérins et de roulements. C'est désormais, pour ceux-ci, un moyen efficace d'apporter une réelle valeur ajoutée par rapport au produit purement mécanique.
« En greffant des capteurs, des actionneurs, de l'électronique et de l'informatique à leurs équipements, les fabricants peuvent conférer à leurs produits des fonctionnalités nouvelles qui leurs permettent de se différencier », explique Laurence Chérillat.
La mécatronique peut ainsi aider à développer des solutions innovantes, par exemple, dans les domaines de la maintenance, de la sécurité (systèmes d'aide à la conduite d'engins de travaux publics), des économies d'énergie (systèmes intelligents de régulation), de la disponibilité des équipements de production, etc.
Agir avec méthode
Les applications, qui ont d'abord concerné le secteur automobile, se développent rapidement dans tous les autres secteurs de la mécanique. Mais, si la démarche peut apporter aux mécaniciens de nombreux avantages, sa mise en œuvre implique une remise en cause complète des habitudes.
« L'approche ne consiste pas simplement à intégrer un capteur dans un roulement ou dans une transmission mécanique, continue Laurence Cherilllat. Dès le début d'un projet d'innovation, le concepteur doit pratiquer une approche globale et pluridisciplinaire qui prend simultanément en compte les aspects mécaniques, électroniques et informatiques. »
Pour cela les mécaniciens doivent apprendre à communiquer et à travailler en réseau avec des électroniciens, des automaticiens et des informaticiens. Cela suppose d'abord qu'ils comprennent leurs modes de fonctionnement. Une démarche qui n'est pas évidente car le monde de la mécanique et celui de l'électronique ont longtemps évolué en parallèle.
« Jusqu'à une époque récente, ces professionnels n'avaient pas l'habitude de se parler. Ils n’avaient ni le même langage, ni la même culture », poursuit Laurence Chérillat
Une conception pluridisciplinaire
Pour y parvenir, certains mécaniciens créent des structures de conception pluridisciplinaires qui intègrent des chefs de projets chargés de coordonner des experts « pointus » en mécanique, électronique et informatique. D'autres préfèrent aller chercher à l'extérieur les compétences qui leurs manquent en interne puis organisent le travail en réseau sous la responsabilité d'un chef de projet. Mais, dans tous les cas de figure, selon la déléguée générale : « le succès passe par la capacité de l'entreprise à savoir faire dialoguer entre eux le mécanicien, l'électronicien et l'informaticien ».
C’est la raison pour laquelle, Artema a récemment créé un groupe professionnel dédié à ce thème en relation avec le Cetim , le réseau technologique Thésame, l’Union de Normalisation de la Mécanique (UNM) et l’UTC de Compiègne pour la formation. Ce groupe a défini sept pistes de travail : la veille technologique, la veille marché, la fiabilité des solutions, la sûreté de fonctionnement, la promotion de la mécatronique, les problématiques économiques et la formation.