Une nouvelle industrie, révolutionnant les chemins de valeurs et l’organisation économique des chaînes de production se dessine. La conception des pièces, leur réalisation, l’implantation des usines et la gestion des stocks sont bouleversés. Un monde nouveau se met en place et certains mécaniciens s’y sont déjà préparés.
Elle est déjà présente chez les artisans joailliers et orfèvres, chez les prothésistes dentaires et les fabricants de dispositifs médicaux… Elle l’est aussi dans l’aéronautique, les transports ferroviaires et l’automobile. Elle, c’est la fabrication additive et elle n’a pas fini de nous étonner. Beaucoup d’industriels ne s’y sont pas trompés et s’y préparent déjà depuis plusieurs années. Certains comme Alstom, Airbus, Fives, Groupe Gorgé, Michelin, Médicréa, 3D&P, etc. se positionnent, soit pour jouer un rôle majeur dans cette nouvelle économie, soit pour se placer dans la nouvelle chaîne de valeur qui se créée. Partout, des initiatives émergent tant du côté des poudres, afin de ne pas trop dépendre des fournisseurs, qu’au niveau de la conception, de la finition des pièces et de leurs contrôles. Car bien sûr avec la fabrication additive, c’est toute la chaîne de production et de contrôle qui est à repenser. Pour l’industrie mécanique, ces procédés sont pleins de promesses. Ils permettent de fabriquer rapidement des éléments complexes en un seul bloc, avec une économie de matière et sans assemblage (ou presque).
Mais, passer à la fabrication additive ne s’improvise pas ! « Il faut changer d’état d’esprit et se libérer des schémas classiques de conception », dit Gilles Allory du Cetim. Il faut aussi « mieux connecter les logiciels d’optimisation topologique à ceux de la CAO », enchaîne Frédéric Vignat de l’INP Grenoble.
Le Cetim au cœur du dispositif
Au sein de la filière Carnot « Manufacturing », l’institut Carnot Cetim pilote différentes actions pour construire une offre multiCarnot de fabrication additive et faciliter l’accès des entreprises à ces marchés. Les moyens : des plateformes technologiques de démonstration et des opérations de conseils pour concevoir ses produits, choisir la matière (thermoplastique ou métallique) et son procédé (avec ou sans fusion laser et faisceau d’électrons).
D’autres actions sont menées dans le cadre de l’Alliance Industrie du Futur et la mise en place d’une coordination nationale au sein d’une structure à créer est envisagée. Côté Cetim encore, le programme Orthopée suit son cours et la plateforme du Cetim-Certec est opérationnelle et des accords ont été signés avec CEA Tech, CEA List et CEA Liten pour la mise en place d’un programme de recherche mutualisé avec les industriels sur le contrôle non destructif des pièces réalisées en fabrication additive.
Retrouvez notre dossier spécial sur la fabrication additive, le point de vue des industriels et des conseils pratiques dans Cetim Infos n°233 de mars 2016 (dossier à télécharger ci-dessous). Voir aussi d’autres informations sur ce sujet sur cetim.fr.