Six laboratoires de recherche et trois industriels travaillent sur la métallurgie des poudres dans le cadre du projet Artemis. Labellisé Viameca, celui-ci a pu obtenir plus rapidement la participation financière d’Oséo.
Pour le groupe HEF, un des leaders mondiaux de l’ingénierie de surface, c’est stratégique ! Les bagues d’articulation qu’elle fournit notamment aux constructeurs d’engins de travaux publics ou de matériels ferroviaires, représentent une partie significative de son activité.
Or, « les technologies actuelles ne progressent plus que très lentement », explique Olivier Blandenet, chef de projet. Pour effectuer un saut significatif en performances, l’entreprise s’est donc tournée vers une technologie prometteuse, la métallurgie des poudres.
L’atout Oséo
« L’idée était excellente, mais lorsque nous avons commencé à monter un projet de R&D, nous nous sommes vite aperçus que l’affaire était complexe et que nous ne pourrions y parvenir seul », raconte Olivier Blandenet. De là est né le projet de recherche collaborative Artemis. HEF en est le porteur. Il regroupe six laboratoires et trois industriels. C’est un grand projet qui a démarré officiellement en juin dernier. Il n’engage pas moins de 6,2 millions d’euros sur quatre ans. Il est financé à hauteur de 2,5 millions par le programme ISI (Innovation stratégique industrielle) d’Oséo, sous forme de subventions et d’avances remboursables.
HEF a commencé, avec le soutien actif de la délégation des Pays de la Loire d’Oséo, par faire prévalider son projet par le comité ISI. L’étape suivante : la labellisation par le pôle de compétitivité Viaméca. Pas de financement à la clé, mais le soutien d’un pôle de compétitivité se révèle un atout important pour crédibiliser le programme auprès de ceux qui le financent. « Une fois la labellisation obtenue, lorsqu’on monte le dossier avec Oséo, on peut se montrer très confiant quant aux chances de disposer effectivement d’un tel financement », dit Olivier Blandenet.
Répartir les fruits de la recherche
Autre étape inévitable : la propriété intellectuelle. Il est indispensable, avant d’engager quelque recherche que ce soit, de répartir les fruits de la R&D de façon équitable entre les membres du programme de façon à ce que personne ne soit lésé.
Indispensable, mais complexe. Cela se fait via une série d’accords bi- et multilatéraux qui donnent lieu à de longues négociations. La finalisation de l’ensemble de ces accords a d’ailleurs pris quelques mois de plus que prévu conduisant à démarrer officiellement le programme avec un peu de retard.
Cela dit, le jeu en vaut la chandelle. « En s’associant à d’autres entreprises et aux centres de recherches, nous disposons d’une très vaste palette de compétences, qu’aucune entreprise ne peut maîtriser à elle seule. Cela nous permet d’aller beaucoup plus loin et, surtout, de mener l’ensemble des recherches dans un délai raisonnable », affirme Olivier Blandenet.
Ainsi le projet Artemis s’étend bien au-delà de la seule métallurgie des poudres, domaine dans lequel le Cetim possède un grand savoir-faire. Il est en fait structuré selon trois thèmes. Le premier concerne en effet la métallurgie des poudres où une PME, Lifco industrie, vient en renfort pour ses compétences dans le revêtement de poudre. Un second thème s’intéresse à la microtexture des bagues réalisées par cette technologie. Ici, c’est une autre PME très pointue, Impulsion, qui apporte ses connaissances en matière de microtexture par laser femtoseconde. Enfin, un troisième thème concerne la mise au point de nouveaux revêtements.
Bref, l’union fait la force d’un tel programme. Dans ces conditions, et avec l’aide financière d’Oséo, le retour sur investissement (qui reste malgré tout significatif) est moins hasardeux. HEF a augmenté de manière significative les chances de réaliser une innovation majeure apportant une réelle amélioration des performances à ses bagues et ainsi de prendre l’avantage sur ses concurrents. Comme le font aussi les autres PME qui participent au programme Artemis. Voilà, qui vaut la peine de consacrer un peu d’énergie et de temps, à monter une telle opération !
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