Après la France, l’observatoire Fives sur l’usine du futur a décidé de mener son enquête sur la perception de l’usine et de l’industrie aux États-Unis et en Chine. Surprise, pour ces populations, l’industrie européenne est jugée de manière très positive. Quant à l’usine de demain, elle sera, pour les Chinois comme pour les Américains et les Français « innovante », tournée vers l’international et « écoresponsable ».
La nouvelle enquête réalisée par l’observatoire Fives sur l’usine du futur en Chine et aux États-Unis est riche d’enseignements.
Première surprise, la Chine et les États-Unis partagent une image globalement très positive de l’industrie européenne. Les qualificatifs qui reviennent le plus : innovante (respectivement 92% pour les Chinois et 80% pour les Américains), compétitive (92% et 76%). Son rôle dans l’industrie mondiale est important (91% et 78%) et elle continuera ainsi à l’avenir (81% pour les deux pays). Chinois et Américains marquent ainsi beaucoup plus d’enthousiasme que les Français eux-mêmes, qui sont 54% à penser qu’il n’est plus possible de réindustrialiser la France en raison de la concurrence des pays émergents ! L’image globale qu’ont les français de l’industrie est également beaucoup plus pessimiste que celle des Chinois et Américains. Ils sont seulement 36% à la considérer comme un secteur économique attractif - notamment pour les jeunes, contre 82% en Chine et 67% aux États-Unis.
Une vision optimiste
Bien loin des discours traditionnellement moroses sur l’industrie, Français, Chinois et Américains partagent une même vision optimiste de l’industrie et du potentiel de développement économique qu’elle représente. Les répondants de chacun des pays affirment que l’industrie est un secteur économique d’avenir, à condition de miser sur les industries de pointe (France 82%, Chine 83%, États-Unis 87%).
Français, Chinois et Américains partagent une même vision de l’usine du futur. Elle sera principalement innovante (respectivement 88%, 93%, 84%), tournée vers l’international (85%, 87%, 81%) et plus respectueuse de l’environnement, en limitant sa consommation d’énergie et de matière première (81%, 86%, 83%). C’est en Chine que les voix sont les plus optimistes, avec une confiance marquée sur ce que sera l’usine de demain, et de très fortes attentes quant à leur meilleure intégration dans l’environnement urbain (63%, contre 15% en France et 23% aux États-Unis). Des usines propres, les Chinois considèrent cela impossible aujourd’hui, mais envisageable demain (56%, contre seulement 23% en France et 19% aux États-Unis).
Ouvrir l’usine !
La France, la Chine et les États-Unis partagent la même vision positive des valeurs « innovation », « ingénieur », « travail » et « entreprise », qui suscitent l’adhésion de la quasi-unanimité des personnes interrogées. Les écarts se creusent sur « l’usine », qui n’est connotée positivement que pour 55% des Français, contre 79% des Chinois et 69% des Américains. C’est notamment sur la perception sociale de l’usine et les conditions de travail des ouvriers que les avis sont les plus partagés, entre les États-Unis et la Chine d’une part, et la France d’autre part. Dans ces deux pays, on considère ainsi davantage que les usines sont créatrices d’emplois (respectivement 90% et 86%, contre 69% en France), qu’elles permettent de créer du lien social (77% et 82% contre 68%), ou que les ouvriers y travaillant y exercent des responsabilités (92% et 65%, contre 55%).
Or, ces grands écarts s’inscrivent directement en parallèle d’un sentiment de désinformation sur les usines et leur activité : ainsi, les Français sont 86% à estimer que les usines sont trop peu connues du grand public, contre seulement 39% en Chine et 65% aux États-Unis.
Pour Frédéric Sanchez, président du directoire de Fives, « Chinois et Américains l’ont bien compris : avec des usines le plus souvent implantées au cœur des territoires, ils ont une meilleure connaissance d’une industrie innovante et créatrice de lien social. C’est en ouvrant grand les portes de nos usines que nous balayerons la vision essentiellement négative qu’en ont les Français ».
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