L’étude sur les PME et les ETI manufacturières face à la crise présente les enseignements tirés de l’interview de 32 chefs d’entreprises. Réalisée par Bpifrance Le Lab et le Cetim avec l’appui du cabinet de conseil Autre Vision, elle montre comment ces entreprises de l’ombre ont mis en œuvre de véritables stratégies de rebond.

L’étude, intitulée « PME et ETI manufacturières : stratégies de rebond face à la crise », présentée le 28 octobre 2014 au musée des Arts et Métiers à Paris, s’appuie sur les témoignages de 32 dirigeants de PME et ETI manufacturières, recueillis à l’occasion d’entretiens menés entre février et septembre 2014. Menée par Bpifrance Le Lab, en partenariat avec le Cetim avec l’appui du cabinet de conseil Autre Vision et avec le support de la FIM, de la FIEEC et de Plastipolis, elle vise à comprendre comment certaines entreprises ont su faire face à la crise en élaborant de véritables stratégies de conquête.

Les entreprises ont notamment été sélectionnées pour leur implication au sein des réseaux professionnels et leur participation à certains programmes tels qu’Acamas, un programme initié par la FIM avec l’appui du Cetim. « Avec l’appui de la FIM, nous avons engagé en 2005 près de 2 millions d’euros d’études économiques et prospectives sur les différentes filières puis lancé des programmes d’accompagnement stratégiques en PME en partenariat avec les régions françaises que nous avons convaincu, une par une, de nous suivre. En 8 ans, 1150 PME ont suivi le cycle Acamas accompagnées par des consultants triés sur le volet », explique Philippe de Laclos, directeur général du Cetim.

« Cette étude met, pour la première fois en lumière, les industries manufacturières dont on ne parle jamais, indique de son côté Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance. Ces PME et ETI irriguent l’ensemble des filières industrielles françaises et ont adopté, suite à la crise, une démarche offensive et stratégique en s’ouvrant à l’international, en innovant, en adaptant leurs produits et leurs services aux besoins de leurs clients. »

La stratégie récompensée

De fait, le point commun à toutes ces entreprises est d’avoir mis en œuvre de véritables plans stratégiques, une vision à 3-5 ans, voire au-delà, et un plan d’actions structuré autour d’objectifs clairement définis.

Le propos de l’étude n’est pas de révéler des stratégies « miraculeuses », ni même de postuler que la stratégie est la panacée contre les maux qui assaillent l’industrie, il est d’éclairer des trajectoires d’entreprises qui ont pris leur destin en main, et qui, à travers la démarche stratégique, ont souhaité façonner leur avenir plutôt que de le subir.

Au-delà de la diversité des comportements stratégiques et des trajectoires d’entreprises, quatre constats émergent avec force.

1)      C’est un choc, interne ou externe à l’entreprise, qui a été l’initiateur du changement. Et le choc, pour la plupart des entreprises, c’est la crise de 2008-2009.

2)      Ce sont les « nouveaux » dirigeants qui donnent l’impulsion. Ils ont des référentiels managériaux, une culture de l’international et du business renouvelés par rapport à leurs aînés. Ils sont très ouverts, appartiennent à des réseaux, et partagent leur vision avec l’ensemble de leurs parties prenantes.

3)      Il n’existe pas de recette unique, magique, mais trois ingrédients indispensables : l’internationalisation, l’innovation et les alliances.

4)      Les enjeux sont multiples : la pénurie structurelle de compétences et de personnels formés ; une relation aux donneurs d’ordres trop asymétrique et fondée sur la domination ; la transformation des organisations et des modèles de management pour faire face à des perturbations permanentes ; le savoir-faire pour saisir les opportunités de l’information et du numérique ; la préparation de la transmission.

Retrouvez la présentation de l’étude en vidéo en cliquant ici.