Ignifuge, opacifiant ou durcissant, l’antimoine, sous forme de trioxyde ou d’alliage avec le plomb, est présent dans de nombreux composants industriels : gaines de câbles, électrodes de batteries, vitrages et vêtements techniques, pièces de brasage… Suite à une mesure chinoise de septembre 2024 imposant une licence pour les exportations de cette matière première jugée critique par l’Union européenne, l’étude « Utilisation de l’antimoine et ses dérivés en mécanique » (9Q511) fait un état des lieux des flux d’approvisionnement et des usages industriels, et identifie les alternatives techniques disponibles.
L’essentiel de la consommation européenne d’antimoine concerne les retardateurs de flamme (43 %). Dans les plastiques ignifugés, des alternatives minérales (trihydroxyde d’aluminium, oxyde de magnésium ou de bore) sont disponibles mais moins efficaces à dosage équivalent. Dans les batteries plomb-acide, les électrodes plomb-antimoine (environ 10 % du marché) sont progressivement remplacées par des électrodes plomb-calcium ou plomb-calcium-étain, moins sensibles à l’évaporation, alors même que les batteries lithium-ion se généralisent. La substitution concerne aussi le brasage et les matériaux antifriction, où les alliages à base d’étain-cuivre ou d’étain-argent, ainsi que les cupro-nickels ou bronzes au nickel, permettent de se passer du couple plomb-antimoine. De même, l’antimoniate de plomb, pigment jaune historique, est remplacé par des mélanges oxyde de zinc-dioxyde de titane ; les opacifiants à base de zirconium, d’étain ou de cérium remplacent l’antimoine dans la céramique ; et dans les capteurs infrarouges, des alternatives à base d’indium ou de cadmium sont commercialisées. À l’inverse, le trioxyde d’antimoine reste difficile à remplacer comme catalyseur du PET. Des solutions à base d’alkoxydes de titane existent, mais leurs performances industrielles sont limitées.
L’étude « Utilisation de l’antimoine et ses dérivés en mécanique » (9Q511) est disponible sur notre site, rubrique Mécathèque.