Restriction chinoise sur l’antimoine : quelles alternatives disponibles pour l’industrie ?

Process
29/10/2025
© AkuAku - Généré à l'aide de l'IA

Utilisé dans de nombreux procédés industriels, l’antimoine est au cœur d’efforts soutenus de substitution, sur fond de tensions commerciales et d’approvisionnement. Une étude de la collection Performances fait le point.

Ignifuge, opacifiant ou durcissant, l’antimoine, sous forme de trioxyde ou d’alliage avec le plomb, est présent dans de nombreux composants industriels : gaines de câbles, électrodes de batteries, vitrages et vêtements techniques, pièces de brasage… Suite à une mesure chinoise de septembre 2024 imposant une licence pour les exportations de cette matière première jugée critique par l’Union européenne, l’étude « Utilisation de l’antimoine et ses dérivés en mécanique » (9Q511) fait un état des lieux des flux d’approvisionnement et des usages industriels, et identifie les alternatives techniques disponibles.

L’essentiel de la consommation européenne d’antimoine concerne les retardateurs de flamme (43 %). Dans les plastiques ignifugés, des alternatives minérales (trihydroxyde d’aluminium, oxyde de magnésium ou de bore) sont disponibles mais moins efficaces à dosage équivalent. Dans les batteries plomb-acide, les électrodes plomb-antimoine (environ 10 % du marché) sont progressivement remplacées par des électrodes plomb-calcium ou plomb-calcium-étain, moins sensibles à l’évaporation, alors même que les batteries lithium-ion se généralisent. La substitution concerne aussi le brasage et les matériaux antifriction, où les alliages à base d’étain-cuivre ou d’étain-argent, ainsi que les cupro-nickels ou bronzes au nickel, permettent de se passer du couple plomb-antimoine. De même, l’antimoniate de plomb, pigment jaune historique, est remplacé par des mélanges oxyde de zinc-dioxyde de titane ; les opacifiants à base de zirconium, d’étain ou de cérium remplacent l’antimoine dans la céramique ; et dans les capteurs infrarouges, des alternatives à base d’indium ou de cadmium sont commercialisées. À l’inverse, le trioxyde d’antimoine reste difficile à remplacer comme catalyseur du PET. Des solutions à base d’alkoxydes de titane existent, mais leurs performances industrielles sont limitées.

   

L’étude « Utilisation de l’antimoine et ses dérivés en mécanique » (9Q511) est disponible sur notre site, rubrique Mécathèque.

Retrouvons-nous sur les réseaux sociaux
Fermer
Search Delete

En attente de recherche