FR|EN

Accélérer et changer d'échelle: trois questions à Olivier Hutin, président de Maxei Group

Automobile Autres transports Aéronautique Composants mécaniques Equipements Oil & Gas Process
23/06/2019

Lors de sa conférence de presse du 13 juin 2019, le Cetim a invité cet industriel du Nord, président du comité mécanique CAP’Industrie et impliqué dans l’UIMM sur son territoire, à partager son expérience et sa vision sur la transformation et l’industrie du futur.

 

Pour une entreprise de 80 personnes, quels sont les enjeux liés à la montée en gamme ?

Pour Maxei Group, fabricant de biens d’équipements industriels et de machines spéciales, les enjeux liés à l’industrie du futur, sont très importants. Déjà sur le plan humain, puisqu’il nous faut trouver les bonnes personnes par rapport aux compétences dont l’entreprise a besoin. Sur le plan technologique ensuite, nous devons analyser et situer les points d’amélioration sur toute la chaîne, de la production à la logistique. L’entreprise dispose d’un ERP assez récent, mais reste consciente de ses marges de progression. Par exemple, au niveau logistique, elle est une grande consommatrice de pièces, aussi bien celles fabriquées en interne que celles achetées dans le commerce. Contrainte importante car sur une machine, il peut y avoir plus de 3 000 pièces ! Clairement, la gestion informatique est essentielle dans cette chaîne logistique.

Sur les machines elles-mêmes les enjeux sont également importants. Ces dernières sont plus autonomes et intègrent de plus en plus d’intelligence. Au niveau du procédé même, mais aussi pour avoir la possibilité d’être pilotée à distance, de transmettre un message en cas de problème au client, et de prévoir le cas échéant une intervention de maintenance si des paramètres se dégradent. Les enjeux portent donc à la fois sur l’évolution des gammes de produits, et le pilotage des chaînes de production et logistique pour améliorer la fabrication des machines.

 

Comment vous êtes-vous inscrit dans cette dynamique et quels bénéfices en avez-vous retirés ?

L’industrie du futur n’est pas un concept vraiment nouveau pour nous ! Maxei Group évolue depuis un certain temps sur cette dynamique. Notamment, nous introduisons de plus en plus d’intelligence (automatismes et informatique) dans nos produits. L’entreprise, avec son ERP, utilise aussi beaucoup de technologies sur la partie suivi et pilotage de production et sur d’autres applications comme la régulation de chauffage des bâtiments, pour un meilleur confort de travail des salariés et économiser l’énergie. Aujourd’hui, en coopération avec le Cetim, nous avons initié deux projets. Le premier vise à établir un diagnostic complet de notre chaîne informatique, sur la partie « Soft » essentiellement. L’idée est de déceler nos points faibles et de définir les pistes d’amélioration pour une meilleure maîtrise de nos processus de production afin d’optimiser nos coûts et nos délais. L’autre volet porte sur l’outil de production. Notre atelier d’usinage, afin de répondre au cahier des charges de nos clients, conçoit et fabrique des pièces pour nos machines spéciales. Une réflexion a été lancée avec les experts du Cetim pour analyser et optimiser la modernisation de cet outil d’usinage. Nous voulons ainsi bien cibler nos investissements afin de faire les bons choix dans l’optimisation de notre outil industriel.

 

Vous êtes également impliqué au sein du comité mécanique CAP’Industrie et de l’UIMM et donc partie prenante dans les actions d’attractivité des métiers et de la formation. Comment percevez-vous ces plans d’accompagnement dans le cadre de la politique régionale ?

CAP’Industrie accompagne toutes les entreprises de la mécanique, qu’elle soit ou pas adhérente à la FIM ou à l’IUMM. Cette organisation bénéficie de fonds de la région afin de développer, de maintenir et de créer de nouvelles sociétés dans les secteurs de la mécanique et de la métallurgie sur les Hauts-de-France. Notre originalité est de travailler avec des partenaires tels que le Cetim, la FIM et l’UIMM et les chambres de commerce. Plutôt que d’être en concurrence sur des dispositifs existants, nous mutualisons des moyens. Dans ce cadre, le Cetim nous apporte son savoir-faire technologique, ses diagnostics sur l’industrie du futur, la robotisation et la numérisation de l’outil de production, voire sur les matières premières. Cap’Industrie souhaite également ouvrir son savoir-faire vers d’autres domaines et secteurs d’activités, notamment vers la chimie ou l’énergie. Les frontières entre les secteurs d’activités sont de plus en plus perméables et à travers la formation professionnelle, une dynamique inter-industrie est en train de se créer. D’ailleurs, nous avons déjà des adhérents qui viennent d’autres domaines tel que des hébergeurs informatiques ou des fabricants de cartes électroniques, par exemple. Dans ce dispositif, le Cetim est vraiment un expert qui nous apporte tout son support sur l’accompagnement des chefs d’entreprise.

Dans les Hauts de France, nous avons l’avantage de profiter d’une politique régionale très pro industrie ; nous menons des collaborations avec d’autres régions, notamment Pays de la Loire et Bretagne sur la prospective, et d’autres pourraient nous rejoindre prochainement. Avec le Cetim, par exemple, les actions menées sur d’autres territoires sont très intéressantes et peuvent être transposées d’une région à l’autre. Enfin, sur la région même, Cap’Industrie travaille avec tous les autres acteurs de la vie économique locale, l’objectif premier étant de développer l’industrie sur le territoire des Hauts de France !

 

Retrouvez cette interview dans le dossier de presse « Réussir la French Fab avec les PME : les propositions du Cetim pour accélérer et changer d'échelle », disponible sur notre site, rubrique « Actualités »

Retrouvons-nous sur les réseaux sociaux
Fermer
Search Delete

En attente de recherche